Tout sur le Bitcoin et les Altcoins
Le marché des crypto monnaies a connu une embellie certaine sur la deuxième quinzaine du mois d’Avril 2018. Au coeur de cette embellie, une crypto monnaie s’est particulièrement distinguée en affichant des performances supérieures à la concurrence. Cette crypto monnaie, qui en a profité pour atteindre le 5ème rang dans le top des crypto monnaies, n’est autre que EOS.
Réputé pour être un Ethereum-killer en puissance, cette crypto monnaie de 3ème génération n’a pas de nom réellement défini mais Brock Pierce l’appelle "Evolution Of Scalability". Vous aurez donc compris que EOS vise à devenir la nouvelle référence sur le domaine des applications décentralisée (ou dApps) et des Smart Contracts. A l’origine de la plateforme EOS, on retrouve un certain Dan Larimer qui n’est autre que le créateur de Steem et de Bitshares.
Le projet a été lancé via une campagne de crowdfunding le 26 Juin 2017 avec une première ICO qui aura permis de générer près de 700 millions de dollars. L’ICO se poursuit aujourd’hui jusqu’au 1er Juin 2018 date à laquelle le logiciel open-source d’EOS doit être lancé officiellement. Il faut donc bien comprendre que pour le moment EOS est avant tout une promesse extrêmement bien marketée puisque le cours de son token est ainsi passé de 5 dollars à plus de 20 dollars fin Avril 2018 !
Cette envolée du cours d’EOS tient avant tout aux promesses de sa plateforme qui pourrait devenir la première Blockchain P2P à proposer des services pouvant être utilisés par des applications manipulant de très larges volumes de données comme Uber ou Airbnb. Vous avez bien entendu. EOS vise tout simplement à devenir la première Blockchain à atteindre une adoption en masse ce que ni le Bitcoin, crypto monnaie emblématique de la Blockchain, ou Ethereum, leader de la 2ème génération des crypto monnaies, n’auront réussi à atteindre jusqu’ici du fait de limitations techniques provoquant une saturation de leur réseau dès lors que le volume de transactions à valider s’envole.
A l’instar d’un Cardano, EOS fait partie de la 3ème génération des crypto monnaies celle qui doit permettre aux Blockchains d’atteindre la masse et une adoption du grand public. Pour ce faire, ces Blockchains devront pouvoir absorber de très importants volumes de transactions tout en évitant que les frais de transactions n’explosent. Dans ce domaine, Bitcoin a clairement montré ses limites et seule une implémentation généralisée du protocole Lightning Network sur sa Blockchain pourrait le sortir de ses limitations techniques.
Ethereum a clairement permis aux Blockchains de passer un cap. Première plateforme à proposer des Smart Contracts, Ethereum souffre également du fait que son algorithme de consensus était initialement basé sur le Preuve de Travail, ou Proof of Work en Anglais. La plateforme est d’ailleurs en train d’essayer de migrer vers la Preuve d’Enjeu qui s’avère plus performante comme nous l’avions montré dans notre article sur "Qu’est-ce qui différencie la Preuve de Travail de la Preuve d’Enjeu ?". Si Ethereum a poussé le mouvement Blockchain dans la bonne direction, il reste trop limité avec ses 15 transactions pouvant être traitées par seconde au maximum.
EOS a été conçu dans ce contexte bien particulier. La société block.one, en charge de la plateforme, clame haut et fort que EOS va résoudre tous ces problèmes. Basé sur un mécanisme de Preuve d’Enjeu délégué (DPOS), EOS doit proposer une Blockchain scalable, rapide et sans frais. La panacée en somme !
Pour cela, EOS a créé un business model intelligent. La société en charge de son avenir a ainsi décidé d’injecter les centaines de millions de dollars perçus dans le cadre de son ICO dans des applications tournant sur la Blockchain. Les applications décentralisées seront ensuite sélectionnées et introduites dans l’écosystème EOS. Il n’y aura donc pas de besoin pour des ICO potentiellement sulfureuses sur la plateforme Ethereum. De fait, les applications tournant sur la Blockchain EOS auront un haut niveau de qualité.
Les possesseurs de tokens EOS bénéficieront ensuite d’un air drop avec un ratio 1 pour 1 sur les tokens de ces applications décentralisées lancées sur EOS. Tout ceci permettra d’avoir un écosystème EOS plus solide puisque les investisseurs ont tout intérêt à garder leurs positions et à HODL puisqu’ils savent qu’ils obtiendront des tokens gratuitement sur de futures applications générant des profits. C’est donc un pari gagnant que les possesseurs de tokens EOS doivent faire.
Sur le marché des crypto monnaies de 3ème génération, EOS a déjà de nombreux compétiteurs avec Ethereum, NEM, NEO, Cardano, Qtum ou encore Lisk. D’ailleurs, pour le moment, EOS n’a rien prouvé en conditions réelles. Cependant, les possibilités que laissent entrevoir la plateforme sont tellement prometteuses qu’aucun compétiteur ne serait en mesure de lutter avec EOS si ce dernier venait à atteindre ses ambitieux objectifs.
D’un point de vue technique, il est important de souligner qu’EOS est construit sur la technologie Web Assembly qui permettra aux développeurs Javascript de créer des applications décentralisées directement sans avoir à apprendre un nouveau langage comme cela peut être le cas sur Ethereum avec Solidity. Encore un avantage en faveur d’EOS. Enfin, si NEO, qui se veut être la Blockchain de la "Smart Economy", pourrait être un concurrent de poids également, le fait qu’il s’agisse d’une Blockchain Chinoise risque de desservir la plateforme tant en termes de méfiance que des risques de régulations planant au-dessus de la plateforme.
Alors pensez-vous qu’EOS est un Ethereum-killer en puissance ou un simple roi de la communication ? Les réponses nous seront données à partir du second semestre de cette année 2018. En attendant, n’hésitez pas à nous donner votre avis en commentaires.